Elle opposa la France sous la monarchie absolue de Louis XIV, alliée à l’Empire ottoman et les jacobites irlandaises et écossais, à une grande coalition, d’abord défensive. Celle-ci comptait principalement l’Angleterre sous la monarchie constitutionnelle de Guillaume III d’Angleterre, l’empereur du Saint-Empire romain germanique et plusieurs Électeurs, l’Espagne, les Provinces-Unies, la Savoie et, jusqu’à 1691, la Suède.
Sous la pression allemande, Charles II signa un accord avec les Provinces-Unies et accueillit les Impériaux dans ses forteresses des Pays-Bas espagnols. Furieux, Louis XIV déclara la guerre à l’Espagne, le 15 avril.
La France était alors entourée de toutes parts. En 1689, la frontière du Nord dut être renforcée. Les armées changèrent de maîtres. À la tête de l’armée de Flandre, le maréchal de Luxembourg écrasa le prince de Waldeck à la bataille de Fleurus, le 1er juillet. Luxembourg y gagna tant de drapeaux ennemis qu’on le surnomma le « tapissier de Notre-Dame ».1691, Louis XIV vint lui-même assiéger Mons, qui tomba le 17 mars. Luxembourg enchaîna par une victoire écrasante, malgré son infériorité numérique à la bataille de Leuze, près de Tournai. En 1692, Vauban vint à bout de Namur. Le 3 août, à Steinkerque, Luxembourg, assisté de sa « troupe dorée » (le jeune duc de Chartres, le prince de Conti, le duc de Vendôme, le duc d’Elbeuf et le prince de Turenne) repoussa une attaque surprise de Guillaume d’Orange.
Satisfait, Louis XIV créa une nouvelle fournée de maréchaux. Le 19 juillet 1693, Luxembourg laissé seul sur la frontière affronta une nouvelle fois Guillaume d’Orange. Après de sanglants combats dans les rues du village, le Français remporta la bataille de Neerwinden.
in: http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_la_Ligue_d’Augsbourg
Guillaume III a confié au prince de Waldeck, âgé de 69 ans, le commandement général de 35 000 soldats parmi lesquels se trouve un contingent anglais de 8 000 hommes, sous les ordres de John Churchill, récemment créé comte de Marlborough. Guillaume est alors sceptique quant à la qualité des troupes anglaises qui manquent d’ordre et de discipline. Bien que Waldeck déplore alors leur « tempérament nonchalant et le misérable état de leurs vêtements et de leurs chaussures », il écrira plus tard qu’il espérait que les Anglais « … deviendraient aussi disciplinés qu’ils étaient courageux ».
Des problèmes administratifs et l’arrivée tardive des contingents retardent l’offensive alliée dans la région jusqu’à la fin juin. Waldeck passe près de Tirlemont en direction de Fleurus. Les deux armées passent deux mois en marches et contre-marches en tentant de gagner un avantage stratégique. Le 24 août, le prince de Waldeck traverse la Sambre et campe près de Walcourt où il se satisfait de se trouver en territoire ennemi. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Walcourt
il faut prendre en compte la mentalité et les réalités de la guerre au XVIIème; on n’est pas encore à la conception de la bataille décisive napoléonienne. Ce qui compte, c’est la négociation de la paix. Et ce qui pèse dans cette négociation, c’est ce qu’on a dans la main: des villes, des terres, des places, des intentions supposées, des capacités de continuer ou non. De ce fait, les souverains n’encouragent pas les batailles générales; un bon général au XVIIème est un général qui sait conserver son armée la plus intacte possible et qui peut, à l’occasion, détruire une aile ou un corps de l’armée ennemi. Parce que tant qu’une armée est opérationnelle, elle menace et donc elle pèse dans les négociations qui, de fait, commencent en même temps que la guerre. src
http://www.fleurus-tourisme.be/batailles/1690.htm
http://www.fleurus-tourisme.be/documentations
Battle_of_Fleurus_1690
¨…. »pour profiler des rudes coups que l’on venait de porter à Guillaume de Nassau, en le contraignant à battre en retraite dans l’intérieur des Pays-Bas : les uns voulaient que l’on marchât sur Bruxelles sans perdre un seul instant; les autres désiraient que l’on mit à exécution les projets déjà formés contre Liège, ce boulevard de la coalition, qui renfermait un amas de munitions de tous genres, et principalement une manufacture d’armes, la plus considérable de l’Europe.
Le maréchal de Luxembourg ne se montra point disposé à embrasser l’une ou l’autre de ces déterminations, dont il ne contestait pas d’ailleurs les avantages. Ce général nourrissait depuis longtemps un dessein que le comte de Puységur et Vauban lui-même approuvaient hautement. Les coalisés tenaient extrêmement à la possession de Charleroi, place forte de première ligne, qui menaçait sans cesse les frontières du royaume. Les Français avaient conquis cette ville en 1667; elle leur était restée onze années, durant lesquelles le roi la lit fortifier. Vauban y déploya toutes les ressources de son génie. Charleroi fut rendu à l’Espagne lors de la paix de Nimègue. Le duc de Luxembourg regardait comme un inconvénient très-grave de laisser derrière lui une forteresse de cette importance; il conçut le dessein de s’en rendre maître avant de songer à pousser ses conquêtes dans l’intérieur de la Flandre espagnole. Cette décision fut critiquée par beaucoup de monde; mais les généraux consommés rendirent hommage aux vues élevées du maréchal, qui ne se laissa point arrêter par des observations malveillantes parties de Versailles.
Le siège de Charleroi fut décidé. Vauban se vit chargé de conduire les opérations contre une place si bien fortifiée par ses soins; il allait donc combattre pour ainsi dire contre lui-même. Le brigadier de Vigny dirigeait l’artillerie de gros calibre, le maréchal de Villeroi commandait les troupes destinées à faire l’investissement de la place, et Luxembourg se chargea de couvrir les opérations à la tête de la principale armée. » in : Histoire de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. Par Alexandre Mazas
C’était surtout du côté de Dampremy que la ville était menacée. Vauban en dirigea lui-même les travaux, et il le put d’autant mieux qu’il avait tracé tous les plans de la place.
Non seulement Castilio dirigea la défense du premier jusqu’au dernier jour, mais il paya plus d’une fois de sa personne. Ainsi, le 1 4 septembre, il conduisit des renforts à la redoute de la Garenne, hors de la porte de Bruxelles. Le 4 octobre, écrit-il dans son journal, j’allai, comme les autres nuits, reconnaître tous les postes. Continuant à exposer sa vie, comme il menait, le 7 octobre, ses troupes sur la brèche, il fut blessé à la tête par un éclat de bombe et dut se retirer des remparts. La blessure était assez grave pour l’obliger, le surlendemain, 9, après qu’il eût repris son commandement, de se faire saigner à la hâte Enfin, il ne capitula, le H octobre, qu’après trente et un jours d’inveslissement, d’attaques et de tranchée ouverte. De ses 3628 hommes (1), il n’en resta plus que 1200.
Quant aux assiégeants, ils comptaient au début de l’investissement 30 bataillons et 32 escadrons. Le roi de France voulait même que Villeroi continuât le siège avec 40 bataillons et 66 escadrons. L’artillerie consistait en 159 pièces de canon et 61 mortiers et pierriers.
La partie était donc inégale, et la capitulation n’était qu’une question de temps, du moment où le maréchal de Luxembourg, par ses habiles manœuvres, avait mis les alliés dans l’impossibilité de percer ses lignes avancées pour essayer de lui faire lever le siège.
Les historiens, même français, n’en sont pas moins d’accord pour rendre hommage à l’énergie de la défense. A ce propos, dit Lahodde, le marquis del Castillo, homme de mérite et de résolution, se défendit si bien, ‘à la fin du siège il ne se trouva plus que douze cents hommes dans la place. in: Bulletin de la Commission royale d’histoire
Le maréchal de Luxembourg en habit à la Teckeli. D’après Trouvain 1695.
1693à Mgr. l’archevesque de Paris-par louis14
Carte particulière des mouvements faits et des postes occupés par les armées de alliés pendant le siège de Namur 1695.
Ainsi, le roi soleil annexait définitivement Strasbourg et la quasi-totalité de l’Alsace. En outre, la France retrouvait Pondichéry (comptoir des Indes pris par les Hollandais lors du conflit.), et recevait la moitié ouest de l’île de Saint Domingue (aujourd’hui rebaptisée Haïti.).
En outre, le roi de France abandonnait Trèves, les villes du Palatinat, Phillipsburg, Fribourg, le duché de Deux-Ponts, Kehl et Vieux-Brisach. Louis XIV acceptait aussi de mettre fin à l’occupation du duché de Lorraine, bien que conservant Sarrelouis, Longwy, et bénéficiant d’un droit de passage dans cette région.
Enfin, Louis XIV fit en sorte de ménager l’Espagne en lui rendant une grande partie des Pays Bas espagnols, préparant déjà la succession de Charles II.
Le traité de Ryswick, à l’époque, fut considéré par les Français comme un véritable scandale. Toutefois, le trésor était à sec et Louis XIV souhaitait se concilier les bonnes grâces des puissances européennes, en vue de la future crise de succession d’Espagne.
Au final, si la guerre de la ligue d’Augsbourg offrit la victoire à la France, le traité de Ryswick ne fut en rien une victoire française. in: http://www.histoire-fr.com/bourbons_louis14_7.htm
Les opérations s’étendaient typiquement de mai à octobre, du fait de manque de ressources lors des mois d’hiver. Cependant, les Français avaient pour habitude de stocker de grandes réserves de nourritures dans des entrepôts, ce qui leur permettaient d’attaquer plusieurs semaines avant leurs ennemis115. Néanmoins les opérations militaires durant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg ne produisirent pas de résultats décisifs. La guerre fut dominée par laguerre de siège : la construction, la défense et l’attaque des forteresses et des lignes de tranchées. En effet, les forteresses contrôlaient les points stratégiques, les routes de ravitaillement et servaient d’entrepôts pour le ravitaillement. Cependant, elles empêchaient l’exploitation d’une victoire militaire, les troupes vaincues pouvant se replier dans une forteresse alliée et se reconstituer116. Beaucoup de commandants inexpérimentés appréciaient ces opérations relativement prévisibles pour masquer leur manque de capacité militaire117. Comme Daniel Defoe l’observa en 1697, « il est maintenant courant de voir des armées de 50 000 hommes de chaque côté qui passent toute la campagne à s’éviter, ou en termes plus distingué, à s’observer mutuellement avant de se replier dans leurs quartiers d’hiver »117. Durant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, les armées sur le terrain pouvaient atteindre 100 000 hommes en 1695, ce qui plongea les belligérants dans une crise économique118. Il existait des commandants désireux de se battre, comme Guillaume III ou les ducs de Boufflers et de Luxembourg, mais leurs tactiques étaient handicapées par le nombre de soldats et les difficultés de communication et de ravitaillement118. Les commandants français étaient également ralentis par Louis XIV et Louvois qui préféraient la prise des forteresses à la guerre de mouvement119.
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Grenadier du Royal
Un autre facteur qui contribua au manque d’actions décisives était la nécessité de combattre pour sécuriser les ressources. Les armées devaient se soutenir elles-même en taxant les populations locales d’un territoire neutre ou hostile. Soumettre une zone à l’impôt était jugé plus important que la poursuite d’une armée en déroute pour la détruire. Il s’agissait principalement de préoccupations économiques et financières qui dessinaient le rythme des campagnes militaires, car les armées combattaient pour durer plus longtemps que leur adversaire dans une guerre d’attrition120. La seule bataille réellement décisive de la guerre fut la bataille de la Boyne lorsque Guillaume III écrase les forces de Jacques II et remporte le contrôle des îles britanniques. À la différence de l’Irlande, les guerres continentales de Louis XIV servaient de base à des négociations politiques et ne dictaient pas une solution121.
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L’introduction du mousquet à silex fut l’une des grandes avancées militaires de la fin du XVIIesiècle. La platine à silex offrait une plus grande cadence de tir et une précision accrue par rapport aux encombrants fusils à mèche. Mais l’adoption du mousquet à silex ne fut pas universelle. Jusqu’en 1697, seuls trois soldats de l’Alliance sur cinq en possédaient122 ; les troupes françaises de deuxième ligne utilisèrent la platine à mèche jusqu’en 1703123. Ces armes furent encore améliorées avec le développement de la baïonnette à tenon. Son ancêtre, la baïonnette-bouchon, fixée dans le canon de l’arme, empêchait de tirer et était longue à mettre en place et encore plus longue à retirer. La baïonnette à tenon se plaçait sous l’affut de l’arme avec un simple tenon et transformait le mousquet en une courte piquepouvant néanmoins tirer124. Les inconvénients de la pique devinrent évidents : à la bataille de Fleurus en 1690, les bataillons allemands, uniquement équipés de mousquets, repoussèrent les attaques de la cavalerie française plus efficacement que les unités équipées de la traditionnelle pique. De la même manière, Catinat abandonna ses piques avant d’entamer sa campagne en Savoie123. In : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_la_Ligue_d’Augsbourg