868 : Première mention de Trazegnies et de Carnoit dans un document de l’abbaye de Lobbes.
1050: Karnoit
Puis Carneto, Charwè ou Charnwa (lieu planté de charmes)
description, de l’acteur Elie Baussart, historien amateur : in: http://www.eliebaussart.org/temoin.htm
Charnoy était situé sur la rive gauche de l’ancien lit de la Sambre, le site habité comprenait trois parties. La plus importante se situant sur le bord de la Sambre. La Broucheterre est une des deux autres parties, d’occupation plus récente que le groupe principal.
Le hameau se situait sur l’échancrure d’un vallon secondaire du ruisseau de Lodelinsart, sur le versant qui montrait des affleurements de grès, de schistes et de houilles. La houille s’y exploite. Le hameau est relié à Lodelinsart et à la partie la plus importante du village par un chemin qui emprunte la pente du bord du plateau.
Un dénombrement de 1602 indique que le territoire de Charnoy s’étend sur 276 bonniers (environs 350 hectares) et est habité par une cinquantaine de « chefs de famille ». http://www.communes.com
Au XVIIe, Dampremy, Lodelinsart, Gilly, Chatelineau, Fleurus, lambusart, mais aussi Viesville et Gerpinnes et ses dépendances relèvent de l’autorité namuroise, Tandis que Chappelle-Lez-Herlaimont, Seneffe Trazegnies, Souvre, Gosselies, Ransart et Aiseau sont des « terres franches » du duché de Brabant. La situation de Charnoy, petit village obscur relevant du comté de Namur, est à tout le moins excentrique au milieu de cet enchevêtrement.
Le comté de Hainaut ne possède que quelques petits villages : Piéton, Forchies-La-Marche et Courcelles. Convoitée par les puissants, la contrée se couvre de châteaux fortifiés: Arquennes, Trazegnies, Fontaine-L’Evêque, Gosselies, Mellet, Viesville, Farciennes.
Si des localités comme Gosselies, Marchienne-au-Pont, ainsi que Chatelet, Fleurus, Fontaine-l’Evêque et Seneffe continuent à se développer lentement à l’écart des grands courant commerciaux, la région, de nature essentiellement agricole semble vivre en marge des mutations profondes que connaissent les pays-Bas au XV et XVIe siècles, notamment avec le développement de la draperie. Ce pendant l’exploitation des gisement de minerais de fer et leur transformation selon des méthodes rudimentaires et empiriques enregistrent des progrès encourageants; d’autre part, le charbon, abondant dans le sous-sol est à l’origine d’un véritable foisonnement artisanal de houillères et de clouteries.
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Les forges des clouteries et les « carreaux » des charbonniers sont encore de bien modestes éléments dans le paysage. Jusqu’au XVIIIe siècle, la clouterie et l’extraction de la houille sont des occupations secondaires qu’on abandonne pour l’agriculture dès que le temps est favorable.
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Au temps des représentations de De Croÿ (1604-1605, voir image) le village de Charnoy est peuplé de 300 à 350 habitants. Les ressources sont modestes. Les terres donnent de l’avoine, du seigle mais peu de blé, critère de leur qualité médiocres: aussi les habitants s’approvisionnent en blé au marché de Fleurus. Il n’y a pas de ferme. L’économie de la terre est avant tout pastorale. Les bêtes pâturent sur les prés, sur les sarts et dans les bois communaux. Il s’y fait un petit commerce de houille et de clous vers Namur. Le fer en verges pour les clous vient de la principauté de Liège.
Au Sud, le long des ruisseaux à forte pente qui descendent de l’entre Sambre et Meuse, à proximité de la forêt, pour l’approvisionnement en charbon de bois, et des gisements de minerai de fer, quelques établissement métallurgiques (forges, platineries) existent.
Depuis le XIVe siècle, une verrerie est exploitée à Leernes par la famille de Colnet. On les retrouve à Jumet-Hamende où, avant 1621; est construit un four à verre. C’est la première « fournaise » de la région. En 1669, Jean de Condé fonde au nord de la nouvelle ville de Charleroi une verrerie à laquelle Louis XIV accorde des privilèges. C’était sans doute la première verrerie à fonctionner au charbon. Avec le savoir-faire de ces maîtres-verriers venus de l’étranger, Jumet est vite devenue la plus importante commune verrière des Pays-Bas autrichiens.
Le patrimoine monumental de la Belgique, Volume 20.
E.Guillaume et Therèse Chantrain-Van Den Noortegaete
Liège, 1994. pp.23-24