CaroloScope Images de Charleroi au cours de l'Histoire

1716-1740 // paix et prospérité

Charleroi passe à l’Autriche

Le 11 avril 1713, les diplomates européens signent à Utrecht un traité qui met fin à la guerre de Succession d’Espagne. Le partage de l’héritage espagnol est admis par la France.

Ce traité donne également lieu à une vaste redistribution des cartes en Europe. L’Autriche remplace l’Espagne et obtient, entre-autres,  les Pays-Bas du sud (Belgique et Luxembourg actuels). En ce qui concerne le Hainaut et la frontière nord de la France, les Provinces-Unies obtiennent d’y installer des garnisons dans huit forteresses (Furnes, Ypres, Menin, Tournai, Mons, Charleroi, Namur et Gand) afin de se prémunir de toute nouvelle agression. L’empereur Charles VI de Habsbourg reçoit la plupart des possessions espagnoles en Europe dont les anciens Pays-Bas, restant possession de la Maison de Habsbourg. On ne dira donc plus Pays-bas espagnols mais bien Pays-bas autrichiens.

Ce n’est cependant qu’en 1716, après le traité de la Barrière, que Charleroi est réellement rendue à ses nouveaux maîtres. Les Pays-Bas catholiques sortent alors d’un siècle et demi de guerres qui les ont largement ruinés.

1724 :  L’archiduchesse Marie-Élizabeth reçoit le gouvernement des Pays-Bas. Elle l’assumera pendant seize ans et cette période sera un moment de paix et de prospérité retrouvées.  http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1926_num_5_2_6377

Charleroi perd de sa fonction militaire

… au profit du déploiement des activités commerciales et industrielles.Si c’est bien  sous Louis XIV qu’est autorisé la tenue de marchés hebdomadaires (1709), ce n’est qu’après le traité d’Utrecht et la cession de la ville aux Pays-Bas autrichiens que la ville va connaître une période d’industrialisation intense sous le règne de Marie-Elizabeth.

Marie-Elizabeth archiduchesse d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas

Marie-Elizabeth archiduchesse d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas

Alors qu’a la ville haute les chariots passent après avoir payé leur droit mais ne peuvent s’arrêter. A la ville basse, on trouve des auberges et un nombre croissant d’ateliers : verriers et houillers affluent et réclament de l’espace. La ville basse et l’entreville se développent malgré les dommages incessants qu’occasionnent les sièges successifs et la proximité d’une garnison de 3000 hommes. Un couvent de capucins côtoie les cabarets prospères de la ville basse. Profitant des facilités octroyées, les Dessandrouin, les Puissant et d’autres grandes familles investissent et entreprennent. Ferronnerie, verrerie, armurier s’installent au faubourg et emploient une population miséreuse. La première machine de Newcomen arrivera en 1735, à Lodelinsart et permettra l’exploitation de la houille à grande échelle. Les autrichiens donnent la possibilité de développer l’économie de la cité et celles des localités voisines. Elle devient alors réellement une ville d’échange et de circulation pour les activités des petits centres disséminés aux alentours qui écoulent leur production vers le centre du pays.

Pour exploiter la houillère du Fayat, à Lodelinsart, Jean-Jacques Dessandrouin, fils du capitaine français Gédéon qui s’est installé là lors de son service pour le roi Louis XIV et à épousé la fille Marie de Condé-de Colnet, verrier à Jumet est un ambitieux entrepreneur. Il se lance dans la construction d’une machine à feu afin de pomper l’eau des sols et de descendre ainsi plus profond à la recherche du charbon. Cet homme-là deviendra d’ailleurs bailli de la ville de 1762  à 1783.

Cette première utilisation de la machine de Newcommen en 1725 sur le continent, à Lodelinsart, n’est pas reconnue par certains historiens qui lui préfère une installation  postérieure à Fresnes, en 1731, une concession qui appartenait également à la famille Dessandrouin (voir discussion en cours , l’histoire de mines d’Azin , et precisions et houille et coton) Le charbonnage du sacré-madame, à Dampremy sera le troisième charbonnage équipé. Ce qui est certain c’est qu’une « pompe à feu » équipe la fosse de Lodelinsart en 1735.

 

1793

1793

Grâce aux machines à vapeur, le prix de la houille baissa ; et la sidérurgie prit son essor. (note : la machine à feu de Bernissart est encore visible aujourd’hui).

Dans I’entre-Sambre & Meuse, y compris la Province
de Poilevache, il y a dix fourneaux, vingt-huit forges,
& quatre fonderies; il y a aussi quelques forges du côté
de Charleroi, dont tout le fer se fabrique en clou. Les
envois de tous les ouvrages de grosse & menue ferrerie,
qui se font en Hainault, sont pour Paris, Liège & Hol-
lande.In : Dictionnaire universel de commerce, contenant tout ce qui concerne le commerce qui se fait dans les quatre parties du monde

Vue de la ville de Charleroy a la Sambre1740

20 octobre 1740 : Mort de Charles VI. Les Pays-Bas passent sous l’autorité de sa fille, Marie-Thèrèse. La sœur de Charles, Marie-Élizabeth qui régente les pays-Bas depuis 1924  meurt à son tour le 25 août 1741. L’Europe se retrouve alors plongée dans la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) qui oppose la fille de l’empereur défunt, à la France favorable à un prince allemand, Charles-Albert de Bavière. L’Angleterre intervient dans le conflit à partir de 1743.

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Marie-Therese. 1727

Marie-Therese. 1727

l'électeur de Bavière

l'électeur de Bavière

La guerre de succession d’Autriche à suivre dans le prochain post puis le regne de Marie-Therese.

vue de la ville de charleroy a la sambre1740

 

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